Types d'émissions
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Émissions réelles mesurées sur un périmètre donné et sur une durée fixe regroupant des émissions à tous les niveaux de la chaîne de valeur associée. La seule façon de diminuer ses émissions induites est d’agir sur les émissions de sa chaîne de valeur.
Différence du niveau d’émissions induites de GES entre deux dates sur un périmètre donné.
Les émissions évitées par une organisation correspondent aux réductions d’émissions réalisées grâce à ses activités, produits et/ou services, lorsque ces réductions sont réalisées en dehors de son périmètre d’activité. Ces réductions sont estimées par rapport à un scénario de référence, en l’absence de l’activité, du produit ou du service.
Les émissions évitées ne peuvent pas être soustraites aux émissions induites et doivent uniquement être valorisées en parallèle.
Émissions de CO2 absorbées par les puits de carbone et retirées de l’atmosphère.
Contributions financières au développement de projets de séquestration ou d’évitement d’émission de GES en dehors de la chaîne de valeur du financeur et ne permettant pas de réduire ses émissions.
Communiquer correctement sur ces différents types d’émissions limite les risques de confusion, ce qui doit être absolument évité. Il n’est pas possible de soustraire des émissions évitées, séquestrées ou compensées/contribuées des émissions induites.
La communication doit rappeler que l’action prioritaire de toute organisation est de réduire les émissions induites par des actions concrètes et significatives. Les actions de type séquestration ou compensation ne peuvent justifier une absence de politique sur le volet réduction des émissions.
Une mauvaise utilisation des termes peut donc conduire à négliger le volet réduction des émissions tout en donnant l’illusion à l’organisation qu’elle agit efficacement pour réduire son impact climatique. C’est une falsification de la réalité, car la diminution absolue des émissions de GES sur Terre est une condition absolument nécessaire pour contenir le réchauffement climatique.
Dit autrement, procéder à des opérations arithmétiques entre les différentes catégories d’émissions contribue à alimenter des croyances erronées et à perpétuer des logiques économiques et des comportements contre-productifs vis-à-vis des objectifs globaux de lutte contre le réchauffement climatique.
Sur le plan de la communication, cela s’apparente à une forme de greenwashing et cela constitue un risque de notoriété pour l’organisation.
“L’entreprise XYZ a réalisé sa comptabilité carbone pour la première fois et a identifié que son activité émet 200tCO₂e et permet 50tCO₂e d’émissions évitées.”
Distinction claire entre les émissions induites de l’entreprise et les émissions évitées par son activité.
“Après 3 bilans réalisés, nous avons réduit nos émissions de 50tCO₂e et contribué à la neutralité carbone globale avec le financement de la séquestration de 20tCO₂e.”
Distinction claire entre les émissions réduites grâce à la stratégie de décarbonation et le financement d’actions de séquestration carbone.
Il serait intéressant d’avoir les ordres de grandeur des émissions induites totales (ou d’avoir le pourcentage que représente les émissions réduites plutôt que la valeur absolue).
“Notre entreprise a choisi d’agir en s’inscrivant dans le principe de la Net Zéro Initiative avec un plan de transition axé autour de la réduction de nos émissions et l’augmentation des émissions évitées par nos consommateurs grâce à nos produits.”
La référence à la NZI est claire et les éléments stratégiques au cœur de la stratégie de transition de l’entreprise sont également bien mis en avant.
“Après notre premier calcul d’empreinte carbone simplifiée, nous avons décidé de compenser notre empreinte carbone en finançant des crédits carbone à hauteur de ce que nous avions émis.”
La mise en avant de l’aspect compensatoire laisse entendre que les crédits carbone achetés (financement de tCO₂e) annulent les émissions réalisées, ce qui n’est pas le cas, d’autant plus comme action après un premier bilan où aucune réduction n’a encore eu lieu. Il serait préférable pour l'entreprise de ne pas commencer par le financement de crédits carbone ou bien alors de justifier cette action avec transparence, tout en montrant une volonté d’agir rapidement par la suite.
Bonne pratique : “Après notre premier calcul d’empreinte carbone simplifiée, les résultats n’étaient pas suffisamment précis pour établir un plan de transition, alors nous avons mis en place tout le nécessaire pour pouvoir mettre en marche une stratégie ambitieuse dès la prochaine itération. Dans le même temps, nous avons décidé de contribuer à la neutralité carbone mondiale en finançant l’augmentation des puits de carbone à hauteur de nos émissions cette année."
“Crédits carbone : une méthode efficace pour réduire les émissions de CO2 pour un impact positif. Les personnes et les organisations peuvent acheter des crédits carbone pour compenser leurs émissions, ce qui soutient des projets de développement durable qui ne se produiraient pas autrement.”
La mise en avant du financement de crédits carbone comme une façon de réduire ses émissions peut laisser penser que cela permet de réduire ses propres émissions, ce qui est très différent d’une réduction globale des émissions liées aux activités humaines.
Ainsi, même si le financement de crédits carbone permet effectivement le développement qui ne serait pas réalisé autrement, il est important de préciser que le profit de ces projets ne permet pas une diminution des émissions de GES réelles de son financeur, mais bien des émissions globales.
Il pourrait être pertinent d’indiquer que le financement de crédits carbone ne doit arriver qu’après une démarche de réduction de ses propres émissions de GES, comme le préconise le GIEC.
Bonne pratique : “Crédits carbone : un levier de contribution à l’effort commun pour l’évitement et la séquestration des GES permettant d’avoir un impact positif. Les personnes et les organisations peuvent acheter des crédits carbone pour contribuer à la neutralité carbone mondiale, ce qui soutient des projets de développement durable qui ne se produiraient pas autrement. Nous vous encourageons également à vous rapprocher de notre partenaire XYZ, dont les consultants pourront vous accompagner dans une démarche de transition bas carbone.”
“Pour agir, l’entreprise XYZ s'engage à reverser 96 centimes d’euros par contenu produit à des projets de réduction d'émissions de GES”
La mise en avant du financement de projets de réduction (crédits carbone) sans mise en avant d’actions de réduction de sa propre empreinte laisse penser qu’il n’est pas prévu de réduire ses émissions.
Bonne pratique : “En plus de notre plan de réduction de nos émissions, l’entreprise XYZ s’engage à reverser 96 centimes d’euros par vidéo produite à des projets de réduction d’émissions.”
Le tableau ci-dessous, emprunté à la (NZI), organise de manière visuelle les différentes catégories d’émissions en les classant selon 3 piliers clairement séparés.